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Un Jeffersonien à la Maison-Blanche?
Dernière mise à jour : 14 nov. 2020
Article écrit par Félix Dejaiffe
"I think it's an embarrassment, quite frankly. I think it will not help the President's legacy"
- Joe Biden

Même si ce qu'exprimait Biden concernait le refus de Trump d'admettre sa défaite aux élections, l'héritage de la politique de Trump est un objet d'étude non-négligeable. C'est pourquoi, en premier lieu, cet article tend à examiner l'héritage de la présidence Trump à l'aune de la tradition jacksonienne identifiée par Russell Walter Mead pour décrire la politique étrangère américaine. Ensuite, l'article tentera d'esquisser la future politique étrangère des États-Unis sous une administration Biden par référence tant à la tradition Wilsonienne que la tradition Jeffersonienne. En dernier lieu, cet article proposera quelques pistes de réflexion sur les rapports transatlantiques.
i. Trump ou l’héritage d’une Amérique jacksonienne ?
La leçon à retenir de ce scrutin américain inattendu sera bel et bien la suivante : presque la moitié des Américains ont voté sciemment pour un dirigeant de la droite radicale populiste (Buisson, M. 2020). Cette année, l’élection américaine aura été extrêmement serrée entre les deux candidats, en atteste le scrutin final. La société américaine est profondément divisée, tant par les inégalités raciales que par la récession économique provoquée par la pandémie (Desrosier, E. 2020 ; Foucart, S. 2020). De plus, jamais autant d’Américains n’auront participé à l’élection présidentielle. Selon l’US Elections Project, en 2020, les élections, ce sont environ 160 millions d’électeurs, soit une participation estimée à 66,4 %, contre 49,4 % en 2018 et 60% en 2016 (2020).
Une chose est certaine : le Monde n’en a fini avec le « Trumpisme » (Editorial Le Monde, 2020). Sous le célèbre adage « America First », Donald Trump aura bel et bien laissé une trace indélébile dans le leadership américain sur la scène internationale. Sous le prisme jacksonien, l’administration Trump aura mis en évidence les relents de l’ethno-nationalisme et le patriotisme américain. La politique menée par Trump ne devrait pas être perçue comme une simple parenthèse. Il serait naïf de concevoir une politique étrangère sous Biden strictement distincte que celle de son prédécesseur. Paru en 2017 dans la revue internationale Orbis, un article prédisait plutôt une continuité de la politique étrangère américaine dans la tradition jacksonienne à l’aube du mandat de Trump (Clarke, M. & Ricketts, A. 2017).
La leçon à retenir de ce scrutin américain inattendu sera bel et bien la suivante : presque la moitié des Américains ont voté sciemment pour un dirigeant de la droite radicale populiste (Buisson, M. 2020)
La tradition jacksonienne fait partie de la culture stratégique américaine définie selon l’académicien Russell Walter Mead (2007). Mead établit l'évolution de quatre traditions de politique étrangère, contrastées mais complémentaires : la tradition Hamiltonienne (promotion d'un monde "ouvert"), la tradition Jeffersonienne (maintien d'un système démocratique), la tradition Jacksonienne (valeurs populistes, force militaire) et la tradition Wilsonienne (principe moral). Parmi les quatre traditions, une distinction fondamentale est faite entre ceux qui cherchent à perfectionner et protéger les vertus de la République (le Jeffersonien et le Jacksonien) et ceux qui cherchent à refaire le monde à son image (le Hamiltonien et le Wilsonien).
Les Jacksoniens estiment que l'objectif le plus important du gouvernement américain en matière de politique étrangère et intérieure devrait être la sécurité physique et le bien-être économique du peuple américain (Mead, W. R. 2007, p. 7). La tradition jacksonienne est principalement basée sur une "communauté de sentiments politiques" définie par des principes de populisme, d'individualisme, d'honneur et de courage, dans lesquelles Trump s’inscrivait (Dimitrova, A. 2017). Bien que dans un style politique peu conventionnel, Donald Trump est parvenu à apporter une certaine continuité à l’Etat américain, dans sa stratégie protectionniste.
On peut d’ailleurs rappeler que c’est dans cette branche que la droite chrétienne soutient le Parti Républicain, qui le lui a bien rendu en nommant des personnalités politiques religieuses telles que Mike Pence, Betsy Devos, et Mike Pompeo, ainsi qu’en assurant trois nouveaux juges conservateurs à la Cour suprême: Neil Gorsuch, Robert Kavanaugh et Amy Coney Barrett. La tradition jacksonienne restera encore longtemps dans l’establishment politique de Washington en vue du retrait américain de l’ordre multilatéral et du système des alliances, autant que par la fracture démocratique de ces dernières élections. Le fervent nationalisme de l'électorat américain persistera en tant que force politique majeure, mettant ainsi à l'épreuve les institutions démocratiques américaines et fuyant la coopération internationale.


ii. Joe Biden, un Jeffersonien plutôt qu’un Wilsonien ?

Bien que Biden ne soit pas le candidat rêvé pour l’Union Européenne, son élection peut représenter une opportunité de collaboration étroite en vue d’un redressement du leadership américain dans l’ordre multilatéral et le système des alliances traditionnelles. À cet égard, Joe Biden présente une vaste expérience en politique étrangère.
Il a officié en tant que vice-président sous les deux mandats du président Barack Obama, avec un rôle majeur dans la politique étrangère de l'administration en Afghanistan, en Irak, en Ukraine et dans d'autres zones de conflit. En tant que sénateur du Delaware de 1973 à 2009, il a siégé à la commission sénatoriale des relations étrangères.
En tant que sénateur, Biden a toujours affiché un certain penchant pour la tradition Wilsonienne des relations internationales. Les Wilsoniens pensent que les États-Unis ont à la fois une obligation morale et un intérêt national important à diffuser les valeurs démocratiques et sociales américaines dans le monde entier, en créant une communauté internationale pacifique qui accepte l'État de droit (Mead, R. W. 2007, p. 7). À cet égard, dans un article du Foreign Affairs détaillant son manifeste de politique étrangère pour 2020, Joe Biden a présenté une perspective optimiste sur la capacité des États-Unis à diriger à nouveau l'ordre mondial, exprimant son désir de reprendre les accords que les États-Unis ont laissés peu après l'entrée en fonction de M. Trump, tels que le partenariat transpacifique, les accords de Paris sur le climat, et l’accord sur le nucléaire Iranien (Biden, J. 2020).
Bien que Biden ait nourrît en tant que sénateur, un penchant dans l'école de pensée interventionniste libérale qui a dominé le Parti démocrate dans les années 1990, notamment sous la présidence de Clinton (Rozen, L. 2008), ses différends avec Robert B. Gates sur la question des troupes militaires en Afghanistan pendant les mandats d'Obama ont démontré qu’il reste un souffrant du syndrome du Vietnam ainsi qu’un Jeffersonien qui se concentrerait plutôt sur la reconstruction de la République. Le syndrome du Vietnam, dans la politique américaine, est un terme utilisé pour désigner l'aversion du public et du politique pour les engagements militaires américains à l'étranger, comme conséquence du fiasco militaire et stratégique que fut la guerre du Vietnam, qui a pris fin en 1975 (Kalb, M. 2013). Les Jeffersoniens, eux, estiment que la politique étrangère américaine devrait moins se préoccuper de la diffusion de la démocratie à l'étranger que de sa sauvegarde sur le territoire national ; ils ont toujours été sceptiques quant aux politiques hamiltoniennes et wilsoniennes qui impliquent les États-Unis avec des alliés peu recommandables à l'étranger ou qui augmentent les risques de guerre (Mead, R. 2007, p. 7).
En conséquence, en s’inspirant de son prédécesseur démocrate, Biden pourrait bel et bien s’inscrire à nouveau dans un réalisme défensif afin de favoriser la construction de la nation, sous sa marque politique « Build Back Better », tout en évitant d’intervenir militairement si l'intérêt américain n'est pas clairement en jeu. La future stratégie de Biden serait alors une nouvelle forme de la doctrine « leading from behind » d’Obama, se basant sur un leadership transformationnel et une patience stratégique (White House. 201 ; Ryan, L. 2011). Le réalisme défensif fait valoir que les États doivent généralement faire preuve de retenue pour garantir la sécurité et qu'un certain degré de coopération dans certaines circonstances est possible pour des raisons de sécurité (Tang, S. 2010, pp. 21–28 ; Taliaferro, J. 2000). De l’autre côté, le leadership transformationnel propre à la doctrine « leading from behind », vise à donner un plus grand rôle aux puissances régionales en accord avec les Etats Unis sur des questions de sécurité afin d’induire un changement dans leur réflexion et leurs perceptions des réalités stratégiques. Ce type de leadership permettrait aux Etats Unis de se concentrer sur les couts de leur reconstruction domestique. Cette situation peut d’ailleurs s’illustrer à travers le Gun and Butter Dilemma auquel Washington est confronté : sans un pilier économique solide, il ne pourra pas y avoir de leadership américain à l'avenir (De Swielande Struye, T. 2017).
iii. Prévisions au sujet de la présidence américaine
Au sein du parti démocrate, Biden est confronté à une pression croissante de la gauche en faveur d'une politique étrangère davantage axée sur les droits de l'homme, en partie en raison de la proximité de M. Trump avec des régimes autoritaires (Turquie, Arabie Saoudite, Egypte). L’on peut prévoir que Biden reconnaitra la valeur de la stabilité qu'apportent certaines des alliances régionales traditionnelles des États-Unis et se montrera plutôt sceptique quant aux grands projets stratégiques visant à transformer les ordres régionaux (Hirchon, M. & Al. 2020). Il en résulterait une combinaison de politiques avec davantage de critiques rhétoriques de violations des droits de l’homme et des changements relatifs dans les relations existantes (Kounda, G. 2020).
Que peut-on espérer d’une présidence Biden pour les quatre prochaines années ? On ne peut établir de réponse claire. On ne peut que présager une approche américaine guidées par trois réalités fondamentales : l'importance stratégique décroissante du Moyen-Orient, un consensus fort dans l'opinion publique américaine contre de nouvelles aventures militaires à l’extérieur, et le pivot stratégique en Asie du Sud pour espérer contenir la croissance de la puissance chinoise. Un autre fait stratégique essentiel à reconnaitre pour les observateurs européens est que le continent américain s'est quelque peu détaché du continent européen. Il est temps désormais que les Européens assument leurs responsabilités (Dempsey, J. 2020).
Une administration Biden suivrait probablement la politique de Trump tendant à pousser l'Europe à assumer davantage de responsabilités pour sa propre sécurité, mais sur un ton moins agressif. Alors que l'économie européenne est frappée par la pandémie, la question sécuritaire semble rester une source de tension transatlantique. Des points de discorde subsisteront, notamment la réticence de l'Allemagne à augmenter ses dépenses militaires et ses messages contradictoires sur la Russie. La détermination de l'UE à poursuivre l'ajustement des frontières en matière de carbone et la mise en place d’une taxe sur les services numériques pourraient également poser des difficultés. Il est à prévoir que Biden n’hésitera pas à contester les européens sur certaines questions de commerce international lorsqu’il s’agira de protéger les intérêts des entreprises américaines axées sur l’exportation.
En conclusion, les relations transatlantiques s'amélioreront inévitablement sous la présidence Biden en suivant sa rhétorique d’un retour américain à l’ordre multilatéraliste. Comme mentionné précédemment, l’objectif de l’administration américaine restera tout de même d'assurer une croissance économique tout en se désengageant des théâtres d'opérations, évitant ainsi de mettre en danger l'intérêt national américain stricto sensu. Cette instabilité induit une source d'inquiétude et de manque de confiance pour le reste du monde. Selon Michael Clarke, la résurgence de la tradition jacksonienne rendra difficile pour le président de combattre les perceptions du déclin américain, ainsi que de rétablir un consensus sur la promotion des valeurs et institutions en matière de politique étrangère (2017, p. 17-18).
L’optimisme face à l’issue démocrate de ces élections doit être modéré car nous vivons dans une réalité internationale dans laquelle la crédibilité des Etats-Unis a reculé. Les états ont intégré que la parole et même la signature d'un président américain peuvent être défaits par son successeur (Nardon, L. 2020). Il est aussi important de tenir compte de l’âge avancé du nouveau président (77 ans), qui pourrait s’inscrire tel un euphémisme dans la prévision de l’alliance atlantique. Biden n’effectuera qu’un seul mandat, à la fin duquel la question des relations atlantiques redeviendrait un sujet au cœur du rapport entre l’Union européenne et les Etats Unis. Si un républicain de tradition jacksonienne venait à lui succéder, éventualité bien réelle compte tenu du climat politique américain actuel – comment l’Europe pourrait-elle assurer une pérennité des engagements américains ?
iii. Comment envisager le futur pour l’Union Européenne ?
L’Union Européenne doit comprendre qu’elle a raté une occasion, sous l’électrochoc jacksonien de Donal Trump, de saisir l’opportunité de développer une stratégie en matière de sécurité qui lui permettrait d’assurer sur le long terme la viabilité de son alliance atlantique mais aussi sa capacité à répondre aux crises et défis de demain tels que dans sa politique de voisinage. Confrontée à une Russie de plus en plus belligérante, l'Europe a plus que jamais besoin du parapluie américain en matière de sécurité mais paradoxalement a plus que jamais envie de voler de ses propres ailes sous son « autonomie stratégique ». C'est là que les dirigeants européens, en particulier les grands pays, doivent expliquer s'ils veulent une "autonomie stratégique" - et ce que ce terme signifie exactement - ou s'ils veulent donner à l'OTAN un véritable pouvoir stratégique. L’UE et l’OTAN partagent un même malaise intellectuel : l'absence d'une culture stratégique qui se rattache au « hard power » ou à des moyens coercitifs conséquent légitimes sur base d’un large consensus entre états membres (Dempsey, J. 2020). Cette absence d’« hard power » est problématique lorsqu'il s'agit d’appliquer à l’Union Européenne une puissance « normative » dans ses relations de voisinages envers ses voisins de l'Est et à travers la méditerranée. Le rôle de puissance « normative » européenne n’a d’ailleurs, que peu influencé les développements dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au sujet du territoire contesté du Haut-Karabakh ; ou dans les manifestations pacifiques en faveur de la démocratie au Belarus ; ou encore dans la politique étrangère du président turc, Recep Tayyip Erdoğan en Syrie et en Méditerranée.
Il est toujours temps pour l'UE d'agir politiquement et stratégiquement. Elle se doit de prendre des mesures pour sanctionner les gouvernements qui enfreignent les valeurs fondamentales de l'UE et de son traité. Au niveau institutionnel, il est temps d'arrêter de se contenter d'un simple attachement formel aux valeurs européennes. Si elle ne s’intègre pas davantage sur le plan politique, l'UE n'aura aucun poids stratégique face aux futures menaces et défis. Ainsi, le risque d'une nouvelle fragmentation politique au sein de l'UE est à prévoir, dès lors que les dirigeants nationalistes et populistes, ainsi que l'inertie des dirigeants des institutions de l'UE, l’alimentent. Enfin, les dirigeants de l'UE doivent contester l’ancrage de la sécurité et la défense de l'Europe sur l'OTAN. En l'état actuel des choses, le vide de leadership laissé par les États-Unis et l'incapacité de l'UE à le compenser sur son propre continent, risque d’être exploité par les puissances émergentes ainsi que par la Russie.
Au regard de la conjoncture géopolitique et géoéconomique de plus en plus interdépendante, la carte du multilatéralisme n’est pas à négliger bien que ses réalités au sein du système international soient critiquables. Un nouvel ordre mondial parait se dessiner où l’Europe n’a plus de monopole et où les Etats Unis n’est plus une superpuissance ni une hégémonie bénigne. Dans un ordre mondial qui se caractérise par des défis énormes sur le climat, le développement et les inégalités sociales, la puissance n’est plus une simple question de levier militaire, mais bien une question beaucoup plus vaste et complexe sur le contrôle de l’alimentation, de l’eau, de l’énergie et du discours. A l’aube de la globalisation, l’Europe doit cesser de se figer dans sa complaisance afin d’obtenir le meilleur de ses réalités stratégiques. En vue du déclin américain et de la rivalité « systémique » croissante avec la Chine, l’Europe va devoir faire preuve d’initiative afin d’éviter un attentisme politique, et afin de se repositionner qualitativement sur le nouvel échiquier mondial qui se profile. Pour Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, la situation ne peut être plus claire :
« Washington a désormais la tête ailleurs : l’heure est venue pour l’UE d’entrer dans l’âge adulte et de viser son autonomie »
(Regnier, P. 2020).
Bibliographie:
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Clarke, M. & Ricketts, A. (2017). Understanding the return of the Jacksonian Tradition, Orbis, Volume 61, Issue 1, pp. 13-26.
Dempsey, J. (05 November 2020). A Strategic Europe After the 2020 U.S Election ?, Carnegie Europe, https://carnegieeurope.eu/strategiceurope/83136, access 05/11/2020
De Swielande Struye, T. (2017). Obama’s Legacy and the way forward, Global Affairs, DOI: 10.1080/23340460.2017.1377627, access 02/11/2020
Dimitrova, A. (2017). Trump’s “America First” Foreign Policy: The Resurgence of the Jacksonian Tradition? L'Europe en Formation, 382(1), pp. 33-46.
https://doi.org/10.3917/eufor.382.0033, access 05/11/2020
Editorial Le Monde. (05 Novembre 2020). Elections américaines 2020 : le trumpisme, héritage durable de la politique des Etats-Unis, Le Monde, https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/05/elections-americaines-2020-le-trumpisme-heritage-durable-de-la-politique-des-etats-unis_6058609_3232.html, access 08/11/2020
Foucart, S. (07 Novembre 2020). « Le désespoir et la rancœur sont les carburants de la popularité de Donald Trump », Le Monde.
Hirchon, M. & Al. (07 Novembre 2020). The world braces for potential foreign policy overhaul under Joe Biden, Eurasia Group, https://www.eurasiagroup.net/live-post/as-us-votes-world-braces-potential-foreign-policy-overhaul, access 07/11/2020
Kalb, M. (22 Janvier 2013). It’s called the Vietnam Syndrome, and it’s back, Brookings Institute, https://www.brookings.edu/blog/up-front/2013/01/22/its-called-the-vietnam-syndrome-and-its-back/, access 06/11/2020
Kounda. G. (29 Octobre 2020). Politique étrangère américaine : "Trump et Biden ont des objectifs communs, la différence est dans les moyens utilisés", RTBF, https://www.rtbf.be/info/monde/detail_politique-etrangere-americaine-trump-et-biden-ont-des-objectifs-communs-la-difference-est-dans-les-moyens-utilises?id=1061 5793, access 05/11/2020
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