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L'Union européenne à l'heure du vaccin

Article écrit par Myriam Dziewit Benallaoua



Depuis le début de l’année 2020, l’Union européenne a payé un lourd tribut face à la pandémie de Covid-19. Après de longs mois d’attente, le 27 décembre dernier, les campagnes de vaccination ont démarré dans les États européens.


Quel rôle l’Union européenne a-t-elle joué dans la distribution des vaccins ? Quelles sont les limites de son engagement ? Peut-on parler d’une véritable solidarité européenne ?


L’Union européenne a joué un rôle déterminant dans la signature des contrats de pré-achat et la distribution des vaccins. La Commission européenne a négocié des accords avec six fabricants pour obtenir environ 2 milliards de doses de vaccins, soit suffisamment pour vacciner deux fois la population européenne. Elle a autorisé la mise sur le marché de trois d’entre eux, d’une part ceux produits par Pfizer/BioNTech et Moderna, d’autre part et plus récemment ceux fabriqués par AstraZeneca.


S’agissant de la répartition des vaccins, les doses doivent être distribuées entre les États membres proportionnellement à leur poids démographique. S’est ainsi mis en place un véritable mécanisme européen de solidarité, bien plus concret et avancé qu’au début de la pandémie. Si la Commission européenne défend le principe d’un accès égal aux vaccins entre les États membres, son engagement se heurte à plusieurs limites.


Premièrement, de nombreuses inquiétudes apparaissent concernant d’éventuelles pénuries de vaccins, du moins à court terme, puisque les stocks actuellement alloués s’avèrent insuffisants pour tenir le rythme de vaccination initialement prévu. En effet, des retards importants de livraisons dans la fourniture des vaccins se succèdent en Europe. Face aux problèmes d’approvisionnement, la Commission européenne a menacé les fabricants de mettre en place un mécanisme de transparence sur les exportations de vaccins.


Deuxièmement, l’avancée des campagnes de vaccination diffère en fonction des États membres. La vaccination est très hétérogène, certains États étant plus avancés que d’autres. Fin janvier 2021, 2,32 millions de doses ont été administrées en Allemagne, contre 1,9 millions en Italie et 1,45 millions en France.


Troisièmement, les stratégies sanitaires divergent d’un État à l’autre soulignant la dimension politique que revêt cette course au vaccin. Pour l’Allemagne, l’unité européenne ne suffit pas, le gouvernement a anticipé la demande et a acheté des millions de doses supplémentaires auprès de laboratoires financés par l’État. Autre exemple, la Hongrie, en opposition frontale avec l’Union européenne sur divers sujets, s’est affranchie de la stratégie européenne notamment en achetant des vaccins russes et chinois, non approuvés par l’Agence européenne des médicaments. Par ailleurs, le pays a commencé sa campagne de vaccination le 26 décembre 2020, à savoir la veille de la date à laquelle les autres États membres s’étaient accordés.


Enfin, au-delà des problématiques de logistiques ou politiques, le début des campagnes de vaccination européennes est bousculé par un nouvel enjeu qui est celui de l’apparition de différents variants du virus laissant craindre une inefficacité des vaccins, Craintes toutefois écartées par plusieurs fabricants dont Pfizer et Moderna.


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